Nous sommes bientôt le vendredi 25 novembre a.k.a. le jour des “grandes” économies et des codes promotionnels à gogo, nous avons bien évidemment nommé : le Black Friday !
Depuis quelques années, cet événement s’est définitivement imposé comme l’événement idéal pour :
- les consommateurs de faire de bonnes affaires juste avant Noël,
- et pour les marques d’augmenter leurs ventes, de faire du volume et d’écouler leurs stocks.
À première vue, le Black Friday a tout l’air d’une opération gagnant-gagnant… Alors en quoi ce dernier vendredi de novembre est-il si noir ? La réponse se trouve dans la suite de l’article : histoire du Black Friday, raisons de son émergence, impacts et raisons de son boycott, émergence de mouvements à contre-courant… Vous saurez tout de ce vendredi dont le nom n’est plus à faire.
I. Le Black Friday : sa naissance et son impact
L’origine du Black Friday
L’expression “Black Friday” a été entendue pour la première fois il y a 70 ans, dans les années 50, aux États-Unis : “vendredi noir” car les magasins et les rues étaient tout simplement noires de monde. En réalité, le principe de cette opération commerciale est arrivée dans les années 1930, juste après la Grande Dépression (1929) pour relancer la demande et pousser les ventes dans le but de relancer l’économie.
À l’origine, le Black Friday se déroule le dernier vendredi du mois de novembre juste après Thanksgiving mais il s’est aujourd’hui étendu et dure plus généralement une semaine - avec la naissance en parallèle du Cyber Monday pour toujours plus allonger l’opération. Ce mouvement s’est par la suite exporté en France à partir de 2013 - sous l’impulsion du géant Amazon.
Aujourd’hui, le Black Friday est très courant dans le secteur de l’électronique et de l’électroménager mais il finit par s’étendre finalement à tous les secteurs : mode, textile et depuis peu aux secteurs des cosmétiques, soins et parfums.
Les conséquences sociales et environnementales du Black Friday
Prix cassés, course à la meilleure offre et aux économies… La vraie bête noire (on ne pouvait pas s’en empêcher) de cette journée ce sont les conséquences qu’elle engendre. Conséquences sociales et environnementales, ces dernières étant en effet assez lourdes :
- Des conditions de travail parfois questionnables, contrepartie de prix bas et de marges réduites pour les géants de l’e-commerce.
- Une hausse des consommations d’énergie pour garantir et accueillir les connexions et transactions des consommateurs : à titre d’exemple, l'activité de stockage d'Amazon a généré 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l'équivalent des émissions du Portugal selon l’étude réalisée par les les associations Attac et les Amis de la Terre ainsi que l'Union syndicale Solidaires - complètement lunaire, non ?
- L’augmentation des emballages générés et donc du gaspillage : cartons, plastiques, scotchs, papiers bulle… directement mis à la poubelle après ouverture.
- La flambée des transports routiers et par conséquent des émissions de gaz à effet de serre : environ 2,5 millions de livraisons sont attendues par jour (par JOUR !) lors du Black Friday, soit 10 fois plus que le nombre de colis livrés quotidiennement le reste de l'année à Paris - dont 10% seront certainement renvoyés par la suite... Une pollution qui vient s'ajouter à celles causées par les emballages.
Alors, en résonance aux conséquences sociales et environnementales que le Black Friday engendre, bon nombre d’acteurs (dont Bastille) ne souhaitent plus suivre cette tendance et développent des campagnes de communication en sa défaveur et/ou mettent en place des mouvements à contre-courant.
II. Les mouvements anti-Black Friday
En ce vendredi noir, ne serait-il pas préférable d’envisager mieux que de surproduire, de vouloir vendre le plus possible et de se ruer sur les sites e-commerces ou dans les magasins pour ne pas rater l’occasion d’acheter un produit dont on n’a certainement pas besoin et dont la durée de vie ne dépassera sûrement pas le mois de janvier - car oui, en janvier ce sont les soldes… ?
Par ailleurs, entre les remises excessives difficilement tenables pour les PME et la conscience écologique collective renforcée par la pandémie du COVID-19, la légitimité du Black Friday ne tient plus à grand chose. C’est pourquoi la tendance s’inverse et de nombreux mouvements se manifestent pour contrer cette frénésie d’achats et tenter d’éveiller les consciences. Voici les plus connus d’entre eux :
Le Green Friday
Le mouvement Green Friday est né en 2017 pour tenter de sensibiliser les consommateurs à une consommation plus responsable et durable. L’idée est de pousser offre et demande à se remettre en question sur leur manière de consommer et d’éveiller les consciences sur les conséquences de leurs actes. Son ambition ? Changer les mentalités et tendre vers des solutions plus responsables, en faveur de notre planète et de notre bien-être.
En 2021 par exemple, un grand nombre d’entreprises et de marques se sont engagées à reverser 10% du montant de leur chiffre d’affaires du Black Friday à des ONG comme Surfrider notamment, qui lutte contre la pollution des océans et des littoraux. Bastille en fait partie et nous nous sommes engagés à reverser 1% de nos revenus tout au long de l’année à cette ONG. Une cause qui nous tient très à cœur et à laquelle vous participez en passant commande sur notre site.
Le Make Friday Green Again
Dans la même démarche, plus de 1000 marques se sont réunies sous le collectif Make Friday Green Again.
Ce mouvement anti-black Friday insiste sur une valeur bien précise : celle de l’importance de consommer de façon raisonnée, insiste également sur les conséquences qu’engendre le Black Friday et la surconsommation de manière générale et surtout sur les pratiques malhonnêtes de certains commerçants lors de cet événement d’envergure qu’est le Black Friday : fausses promotions, surproduction, exploitation des employés…
Le Fair Friday
Initiative lancée et propulsée par Nature & Découvertes, le Fair Friday est un événement qui donne l’opportunité aux consommateurs d’arrondir le montant de leur panier pour que la marque double les restes et les reverse ensuite à une association qui s’engage à la protection de l’environnement.
Durant la première édition en 2018, Fair Friday a pu réunir plus de 30 000 € reversés pour soutenir les politiques de conservation des faunes et des flores en menace d’extinction. Aujourd’hui, la marque invite de plus en plus de marques à suivre le mouvement et encourage les dons en faveur des causes environnementales.
Le Bleu Blanc Rouge Friday
Le Bleu Blanc Rouge Friday n’est pas un collectif anti-Black Friday à proprement parler puisqu’il n’appelle pas au boycott de l’évènement. Le Bleu Blanc Rouge Friday est en fait, un collectif qui propose une réduction commune de -20% sur l’ensemble des marques françaises participantes durant le Black Friday dans le but de réconcilier l’envie des français de consommer mieux avec de petits prix dans une période d'achats incontournable.
L’idée ? Guider les petits porte-monnaies qui comptent sur les offres spéciales du Black Friday vers des marques qui créent de l’emploi et du dynamisme industriel à côté de chez elles. Il ne s’agit pas là d’une opération -50%, -60% ou -90% mais plutôt d’une opération promotion du savoir-faire français - puisque le Black Friday ne s’arrêtera pas de sitôt autant que les marques engagées occupent elles aussi, le terrain pour devenir de vraies alternatives.
III. Pourquoi Bastille ne participe pas au Black Friday ?
Et Bastille dans tout ça ? Très simplement, nous refusons d'une part, de participer au Black Friday pour les conséquences que ce mouvement engendre tant sur le plan social qu’environnemental mais aussi parce que nos prix sont justes toute l'année. Ils sont le reflet de nos choix :
- utiliser des matières premières naturelles et synthétiques de qualité,
- privilégier des productions locales et artisanales exclusivement françaises et européennes,
- des prix qui nous permettent de rémunérer justement nos employés, nos artisans et nos partenaires,
- et reverser 1% de nos revenus à l'association Surfrider qui lutte contre la pollution des océans et des littoraux.
Notre processus de production n'est tout simplement pas en adéquation avec le concept même du Black Friday. Dire non au Black Friday est notre façon de pouvoir continuer à vous proposer des parfums libres, originaux et de qualité.
IV. Nos conseils et bonnes pratiques pour le Black Friday
Cet article n’a pas pour but de vous jeter la pierre et à vous obliger à ne plus participer à ce mouvement. Nous savons que pour certaines personnes, pouvoir acheter quelque chose de nécessaire à prix réduit est clairement un avantage.
Ce que nous essayons avant tout de faire à travers notre choix de ne pas participer au Black Friday est de sensibiliser à une consommation plus raisonnée et responsable en préférant la qualité à la quantité et en privilégiant des produits sains, fabriqués près de chez soi tout en achetant au prix juste pour que chaque acteur de la chaîne de production puisse vivre correctement de son travail.
En tout cas, si un produit vous fait de l’oeil depuis longtemps, voici quelques conseils à appliquer lors du Black Friday :
- Posez-vous à nouveau ces questions : est-ce une vraie affaire ? En ai-je vraiment besoin ? Ai-je déjà quelque chose de semblable ? Ne serait-ce pas plus intéressant d’acheter de seconde main sur des sites spécialisés ?
- Avant le Black Friday, relevez les prix des articles qui vous intéressent et gardez vos notes précieusement. Lors du Jour-J, reprenez votre liste et analysez les prix barrés. Ont-ils été gonflés ? Est-ce une vraie promotion ?
- Enfin, faites le tour des sites / magasins et comparez les prix.
Dans un second temps, voici quelques conseils qui vous permettront de lutter contre ce mouvement et d’agir, avec de petits gestes, pour la planète :
- Privilégiez les achats de seconde main lorsque vous en avez la possibilité,
- Entretenez vos biens, au lieu de les changer régulièrement pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre,
- Et renseignez-vous sur les engagements des marques tout au long de l’année : faites attention au greenwashing, à l’opportunisme et aux opérations commerciales sans fondement. Veillez à ce que les entreprises qui scandent “Anti-Black Friday” ne tiennent pas ce discours qu’un jour par an pour des raisons purement marketing ou pour attirer votre sympathie !
Voilà, vous savez désormais tout du Black Friday et des raisons pour lesquelles ce vendredi est (réellement) noir. D’ailleurs, n’hésitez pas à nous donner votre avis concernant cet événement : plutôt pour ou contre le Black Friday ? Nous sommes curieux !
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Sources : France TV Info, The Good Goods, RFI
Photos : Inconnus, Nick Prideaux, logos des associations
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