“La contrainte en parfumerie est souvent un atout incroyable à la créativité, un moteur.” - Paul Guerlain
Aujourd’hui, on vous emmène à la rencontre de Paul Guerlain, parfumeur chez IFF qui a signé Pleine Lune, notre floral séduisant et mystérieux aux côtés d'Anne Flipo.
Observateur et curieux, découvrez son histoire, son parcours, ses inspirations pour la création de Pleine Lune et les défis qu’il a rencontrés lors de la composition de parfums naturels.
Bonne lecture !
Le parcours et les inspirations de Paul Guerlain
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
J’ai suivi ma formation de parfumeur chez IFF d’abord à New-York puis à Paris. C’est là que j’ai eu l’extrême bonheur de devenir l’élève d’Anne Flipo. Je lui dois beaucoup. Elle m’a transmis son savoir et m’a permis de révéler mes capacités.
Qu’est-ce qui vous a finalement donné envie de devenir parfumeur ?
Je viens d’une famille de parfumeurs, j’ai donc senti très jeune. En rentrant de l’école je voyais mon grand-père travailler sur des notes, avec un éventail de mouillettes autour de lui.
Il ne m’a jamais formé, mais c’est bien lui qui m’a donné envie de devenir parfumeur.
Quelles sont vos inspirations ?
Les sources d’inspiration sont infinies je dirais. La nature, les gens, l’art, j’aime observer ce qui m’entoure.
L’inspiration, les idées on ne les convoque pas, elles arrivent souvent quand on ne s’y attend pas.
Comment parvenez-vous à retranscrire des mots, une inspiration ou un souvenir dans un parfum ?
Je créée un dialogue. Ce que j’aime quand je crée, c’est de faire dialoguer des matières premières. J’aime les faire se rencontrer, c’est de cette façon qu’elles s’attirent, s’opposent, se révèlent... C’est comme ça que je travaille.
Avez-vous une signature olfactive ? Si oui, laquelle ?
Je ne crois pas… ou alors elle est en perpétuelle évolution.
Le danger c’est peut-être d’en avoir une. Créer c’est évoluer en permanence, se renouveler.
Paul Guerlain et Bastille…
Quels sont les défis pour composer des parfums à 95% d’ingrédients naturels ?
Pour ce projet, il s’agissait en effet d’avoir une très grande proportion d’ingrédients d’origine naturelle. Mais la contrainte en parfumerie est souvent un atout incroyable à la créativité, un moteur. La palette se réduisant, il faut trouver de nouvelles sources d’expression, tout en garantissant la finesse et la tenue de la création finale.
Qu’est-ce qui vous a plu/plaît dans l’aventure Bastille ?
L’approche et l’engagement de l’équipe et le challenge créatif. Cette volonté de transparence m’a plu. La liberté créative que nous avons eu sur ce projet également.
D’un point de vue plus personnel, ce parfum a aussi été pour moi l’occasion de créer aux côtés d’Anne Flipo. Travailler avec Anne, c’est toujours un plaisir et un grand moment d’apprentissage. J’en sors à chaque fois grandi.
Pouvez-vous nous décrire en 3 mots le parfum que avez signé chez Bastille ?
Pleine Lune : Sensuel, délicat, parti-pris
Qu’est-ce que le brief de Pleine Lune vous a inspiré lorsque l’on vous l’a présenté ?
La marque nous a surtout présenté sa démarche, cette volonté de transparence, le cahier des charges. Côté création, nous avions des territoires d’inspirations, mais pas de brief au sens strict. Cela laisse la place à l’imagination créative.
Et on termine cette interview parfumée avec ces 3 dernières questions :
Pour vous, un parfum c’est…
Un voyage.
Et un parfumeur c’est…
Un explorateur. Être parfumeur c’est explorer chaque jour des nouvelles idées, de nouveaux horizons, des nouvelles associations de matières premières.
Enfin, quel est votre motto ?
Dialogue ! Dialogue entre les matières pour qu’elle se répondent, s’opposent ou s’assemblent.
Le portrait olfactif de Paul Guerlain
On passe maintenant au portrait olfactif. C’est parti !
Votre personnalité en 3 mots ? Curieux, passionné, observateur.
Votre premier souvenir olfactif ? L’ylang à Mayotte. J’ai 5 ans, je visite des plantations avec mon grand-père, je m’en souviendrai toute ma vie.
Une odeur que vous détestez ? Le Vinaigre blanc. Cette odeur devrait être interdite ! Mais à part celle-là, je n’ai pas vraiment d’odeur que je n’aime pas… le défi en tant que parfumeur est de trouver l’association qui va révéler la beauté de chacune des matières premières.
Une odeur que vous adorez ? L’odeur de la pluie.
Une matière première fétiche que vous aimez ou aimeriez travailler ? Le vétiver.
Une association originale ? Tubéreuse et matcha c’est une association originale. La fausse innocente et l’addiction crémeuse.
Un parfum mythique ? Dior Homme.
Naturel, synthèse ou les deux ? Les deux !
Voilà ! Désormais vous connaissez Paul Guerlain sur le bout du nez.
Pour découvrir les interviews parfumées des autres parfumeurs qui ont signé les parfums Bastille, rendez-vous sur la section "Interviews parfumées" de notre blog - elles arrivent très vite, un peu de patience !
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Photos : Michael Avedon
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